Bike & fly en Kirghizie

Bichkek, capitale du Kirghizstan (on dit aussi Kirghizie, mais aussi Kirghizistan !). Après avoir glissé quelques cartes géographiques en cyrillique dans nos sacoches (sous les parapentes...), nous sommes partis plein Ouest, sans autre but que de nous laisser porter au gré de la brise et des rencontres...

Partout la montagne est vivante, peuplée de familles nomades joyeuses qui nous accueillent sous la yourte avec bienveillance !

Pendant 3 semaines, nous avons franchi de hauts cols sauvages, empruntant d’improbables sentes, souvent bordées d’impétueux torrents. Partout la montagne est vivante, peuplée de familles nomades joyeuses qui nous accueillent sous la yourte avec bienveillance, à grand coup de koumis, la fameuse boisson fermentée de lait de jument dont les Kirghizes ne sont pas peu fiers. Prenant un peu de hauteur pour de magnifiques vols randos, Pascal et Xavier jubilent ! Ils survolent les alpages où s’ébattent les troupeaux de chevaux semi-sauvages qui partent dans de grands galops effrénés avant de stopper subitement pour observer ces drôles d’oiseaux colorés. "Parachoute, parachoute", partout les enfants s’extasient et les adultes observent avec un hochement de tête. Bientôt petits et grands s’initient à l’art du gonflage de la voile, l’occasion de beaux moments de partage et de rigolades avec les nomades.

Le long des gorges de la Kekemeren

Un itinéraire facile et bien tracé pour rejoindre le lac Song Kul

Quittant les itinéraires hors sentiers, nous rejoignons au bout de 3 semaines la grande et belle vallée de Sussamyr aux riches pâturages et aux courbes douces. Longeant la belle rivière de la Kekemeren sur une large piste, nous nous dirigeons progressivement vers le fameux lac Songkul. Dans la minuscule oasis de Kyzyl Oïl nous trouvons non seulement un magnifique lieu de campement (de l’autre côté du pont), mais aussi de quoi faire le plein des sacoches en nourriture. Nous nous accordons une journée dans ce site aux versants incroyablement colorés pour nous balader et voler, avec en point d’orgue un magnifique repas chez l’habitant, un plov ravigorant (plat russe fait de riz, viande et carottes !). Puis c’est au tour du fabuleux canyon coloré de la Kekemeren de nous en mettre plein la vue avec ses montagnes de terre ocre. Nous cherchons mais ne trouvons pas de pont pour traverser la rivière et aller explorer les méandres de ces reliefs atypique. Tant pis ! Nous reprenons le fil de notre périple non sans avoir tenté une variante indiquée sur la carte... qui nous amène inéluctablement hors sentier ! Avec les sacoches les vélos sont lourds et le sol des alpages piétiné par les bêtes est inroulable... Lorsque nous retrouvons la piste il fait bientôt nuit.

Point carto dans les grands espaces...

En quête de pain, nous tentons notre chance dans le village déglingué des mineurs de Kara Keche. Nous nous engouffrons au son des aboiements au milieu des baraquements et nous nous retrouvons bientôt attablés au beau milieu de la cantine des mineurs avec d’énergiques femmes qui nous servent de bonnes lampées revigorantes ! L’ambiance monte et les questions fusent, mi en anglais, mi en kirghize mêlé de russe... On nous offre le repas et nous sommes quitte pour la photo de famille !

Moment de partage avec une famille

Les alpages sont piquetés de jolies yourtes, les troupeaux pâturent l’herbe rase et les nomades s’activent

Après une nuit au pied du col, nous avalons la piste qui attaque le versant avant de basculer dans les grands espaces de Song Kul. Sous le soleil brûlant de l’altitude qui nous force à nous couvrir, nous avalons les kilomètres pour rejoindre les berges de l’immense lac. Partout les alpages sont piquetés de jolies yourtes, les troupeaux pâturent l’herbe rase et les nomades s’activent, qui à traire les juments, qui à tondre les moutons... il faut attacher les poulains, fabriquer le beurre, mettre à sécher le qurut. Souvent des jeux à cheval prennent place, comme on organiserait une partie de foot entre voisins... Une vie de montagne et de plein air, à dévorer à pleines dents comme les tartines de confiture et de crème fraîche que les famille aiment à nous offrir à chaque étape.

En route vers le col de Tozor (3900 m)

Après une après-midi à cheval sur les bords du lac, riche en péripéties... nous reprenons nos montures modernes et prenons un cap plein est pour rouler jusqu’au col de Tozor (3900 m), entre alpages et glaciers. Après une nuit rocambolesque sous un orage tonitruant, nous franchissons la fameuse passe et achevons notre périple sur les rives du lac Issyk-Koul. Il était temps, les pneus étaient au bord d’exploser et Pascal y a laissé ses freins... Un bain réparateur fasse aux chaînes glaciaires et nous squattons une camionnette pour rentrer à Bichkek.